Les 6mJl : des prix prestigieux

M. Crestin de la Société des régates de Cannes lui commande son premier 6mJI, Pampero II. En 25 ans de carrière, il en dessine plus de soixante dont certains gagneront des prix prestigieux – Thelma obtient le meilleur classement de l’année 1936 avec quatorze premiers prix. Ponant, réalisé en 1929, pour M. Vermorel est acquis en 1930 par Virginie Hériot qui le rebaptise Petite Aile IV.

Un 8mJl qui remporte la coupe de France

Entre 1929 et 1950, il conçoit une dizaine de 8mJI dont le premier, Zip II, réalisé pour M. Frederick H. Prince, bat à Nice Sirena dessiné par William Fife. En 1931, Virginie Hériot lui commande un nouveau 8m, Aile VII pour reconquérir la coupe de France, perdue en 1930 face aux Anglais ; elle ne parviendra pas à la reprendre.

Son plus célèbre 8mJI reste France, construit en 1935 par les chantiers Chiesa à Cannes pour M. Rey, qui remporte la Coupe de France en 1937 à Ryde, après 7 ans d’hégémonie britannique, en battant un plan Fife, Felma. Le Yacht-Club de France envoie ses félicitations à Camatte le 20 juillet 1937.

Mais le trophée est reperdu l’année suivante et il faut attendre 1949 pour qu’un autre voilier dessiné par Camatte, le regagne à nouveau. Il s’agit de Gaulois, construit en 1938 par les chantiers Bonnin pour Madame Léon Cotnareanu.

En février 1949 à Cannes, outre Gaulois, deux autres créations de François Camatte s’affrontent pour les sélections de la Coupe de France – Moira et Silk. Gaulois, vainqueur, part à Gènes affronter Miranda III, dessiné par Costaguta en 1938. Il remporte trois victoires en quatre manches, ramenant la coupe en France et constituant une victoire en forme de couronnement pour l’architecte français.

Les 5mJl de classe internationale

En plus des 6m et 8mJI, Camatte dessine les premiers 5mJI français et, avec Eugène Cornu, il est un des seuls architectes français à dessiner de bons 5,50mJI, classe internationale créée en 1950. En 1956, Phérousa manque de peu la Coupe de France à Genève, battu par Twins VII dessiné par l’italien Baglietto.

En 1932, Camatte présente le dériveur monotype As Côte d’Azur pour l’Union des sociétés nautiques françaises qui le retient. Jusqu’en 1961, près de 200 exemplaires sont construits, dont une grande partie au chantier Chiesa de Cannes.

Les voiliers de croisière : la pérennité

En dehors de la jauge internationale, Camatte a réalisé une dizaine de voiliers de croisière,  On compte parmi eux l’Odyssée, ketch de 22 m dessiné en 1934 pour M. Rey et construit l’année suivante par le chantier Lemaître à Fécamp. Son gréement sera modernisé en 1972 par André Mauric, architecte naval à Marseille. Il prend le nom d’Iliade et continue encore de naviguer. En 1950, il conçoit Nagaïna, cotre de 16,50 m construit par le chantier Chiesa, qui lui aussi navigue toujours de nos jours. Enfin, Morwak, cotre de 14,50 m construit à Bénodet par le chantier Craff pour M. Lepage.

Les vedettes

Camatte a dessiné dans les années vingt, quelques vedettes pour la promenade en rade de Cannes et autour des iles de Lérins. Queen Mary vedette de 9m50 construite chez Chiesa à Cannes pour Mr Louis Fanciulli , mise à l’eau en 1925. Magicienne II de 10 m construite chez Hamel à Cannes pour Antoine Garel en 1926
Et la dernière connue de 10m50 pour Mr Morel dessiné en Novembre 1926 .